LA PEINTURE DE SES ORIGINES A NOS JOURS

Littéralement, la peinture désigne la matière et la pratique consistant à appliquer une couleur à l'aide de différents matériaux (pigments, gouache, huile, acrylique, encre, etc.) sur une surface telle que du papier, une toile, du bois, du verre, un mur et bien d'autres supports. 



Dans un sens artistique, le terme « peinture » combinaison de cette activité avec le dessin, la composition, c'est-à-dire qu'il intègre des considérations esthétiques. En ce sens, la peinture est le moyen pour l'artiste peintre de représenter une expression personnelle sur des sujets aussi variés qu'il existe d'artistes. C'est donc un Art.

 

L’invention de la peinture à l’huile est attribuée au peintre flamand Jan van Eyck (1390-1441), mais le procédé consistant à mélanger les pigments dans l’huile était déjà connu de Theophilus au XIIIe siècle.

 

Il semblerait que cette technique soit bien plus ancienne : en 2008, on découvre les plus vieilles peintures à l’huile connues à ce jour dans les grottes afghanes de Bamiyan. Elles sont datées du VIIe siècle.

 

En réalité, l'avènement de la peinture à l'huile en Occident a été progressif. Il n'y a pas eu de révolution technique au sens strict mais une longue évolution. En effet les peintres du Moyen Âge utilisèrent beaucoup la tempera qu'ils recouvraient parfois d'une ultime couche huileuse en guise de protection. Au fil des générations, cette couche d'huile s'est progressivement chargée en pigment donnant ce que l'on peut qualifier de premier glacis. On retrouve d'ailleurs dans les tableaux des frères Van Eyck, sous d'innombrables couches de glacis cette sous-couche a tempera. Les panneaux destinés à être peints étaient imprégnés de plusieurs couches de colle et d’enduit, lorsque le bois était imparfait, ce qui était souvent le cas dans les pays du sud (Italie, Espagne) ; ils étaient préalablement marouflés d’une fine toile afin de limiter les effets de dilatation ou de rétraction du bois.

 

Le passage de la tempera à l'huile voit aussi celui du bois à la toile. Le bois avait pour inconvénient de limiter les dimensions des tableaux, d'une part à cause de la grandeur maximale qui pouvaient être atteinte avec des planches, d'autre part par le poids des œuvres.

 

C’est à partir du XVe siècle que l’utilisation de la toile montée sur châssis fait son apparition. On en trouve les premières utilisations sur des volets d'orgue à Venise. Ce sont d'ailleurs les Vénitiens qui diffuseront cette pratique en Italie dans le courant du XVIe siècle et en Flandres via Rubens. La toile, généralement de lin, doit être recouverte d’une couche d’enduit qui permet à la peinture de s’accrocher. La peinture à l'huile qui produit un film souple, convient parfaitement à ce support souple, qu'il est alors possible de rouler pour son transport.

  

Jusqu'au XIXe siècle, les peintres, ou leurs élèves, broyaient eux-mêmes les pigments en poudre avec le liant, texture qu'ils employaient aussitôt. Chacun développait sa technique, à base de différentes huiles, plus ou moins jaunissantes, utilisées crues ou cuites. Ainsi l'huile de lin, siccative et peu jaunissante, fut adoptée devant l'huile d'œillette et l'huile de noix, plus claires mais moins siccatives.

 

Au XIXe siècle sont apparues les premières couleurs industrielles, présentées dans des vessies de porc puis dans des tubes à partir de 1840. Aujourd'hui, la fabrication des couleurs à l'huile est principalement industrielle (Lefranc et Bourgeois, Sennelier, Winsor et Newton, Talens). Quelques fabricants ont gardé ou repris des manières traditionnelles afin de produire des couleurs plus proches de celles d'autrefois (Blockx, Old Holland, Isaro, Thomas Harding).

 

La technique est restée longtemps immuable : le peintre dessinait sa composition sur la toile ou sur le panneau de cuivre ou de bois préparé puis, après une éventuelle grisaille, montait son sujet avec les couleurs à l'huile, en couches minces, en donnant l'effet de lumière par le jeu des ombres et des reflets. Puis, une fois ces premières couches bien sèches, il la recouvrait de glacis teintés, transparents, qui harmonisaient la coloration générale. Le tout formait une surface bien unie, comme une toile cirée.

 

La technique a ensuite évolué, dès la fin de la Renaissance, les peintres commençant à expérimenter la pâte afin d'accentuer les lumières en leur donnant par exemple plus d'épaisseur. Ce procédé devint général et de nouvelles techniques sont nées : peinture en pleine pâte, à la touche, par touches séparées, avec ou sans ébauche préparatoire. Les peintres baroques (Rubens, Van Dyck) puis rococo (Boucher, Fragonard) et les Romantiques (Delacroix, Géricault) ont su exploiter avec brio cette écriture enlevée qui s'oppose à une manière plus lisse et « léchée » de traiter le sujet (peinture néoclassique, style pompier). La peinture à l'huile a la particularité de permettre les deux approches, entre autres.

 

Les découvertes des physiciens du XIXe siècle, en particulier les théories de Eugene Chevreul, influencèrent des peintres comme Delacroix, puis, plus tard, les Impressionnistes. Elle donnèrent même naissance à un mouvement, le pointillisme ou Néo-Impressionnisme (Signac, Seurat) qui décompose chaque ton en tons primaires, comme celle de la lumière solaire par le prisme en spectre coloré. Le traditionnel procédé par couches superposées allait alors être remplacé par une technique plus spontanée et directe, dite alla prima - autrement dit peindre en une seule séance, sans séchage entre les couches. Ces courants et d'autres qui suivirent (fauvisme, expressionnisme) n'ont cessé d'explorer les limites de la peinture à l'huile.

  

Il y aurait encore beaucoup à dire sur la peinture tant cet art est fascinant et sans cesse renouvelé.

© M.B. 4 Ol41

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